Né en 1876 à La Ferté-Imbault, dans une famille où la misère règne en maître, Auguste Morin a laissé des mémoires étonnantes. Animé d'une rare énergie, il surmonte les hivers rigoureux quand le vin gèle dans les verres sur la table et quand les loups guettent les enfants qui vont à l'école. Il est placé dans une ferme voisine comme vacher à l'âge de 12 ans, un destin habituel pour les enfants que les parents ne peuvent nourrir faute de moyens.
Puis, il travaille dans les pépinières de Vaux à Salbris, chez David Cannon, un Anglais, qui l'accepte comme ouvrier. Auguste Morin effectue ensuite son service militaire à Romorantin. Gravement malade, il est renvoyé chez ses parents et il s'établit comme vannier pour gagner sa vie. Atteint d'une crise d'appendicite, à une époque où les antibiotiques n'existent pas et où les opérations ne se font pas en aigu, il manque de mourir et il change encore une fois de métier, optant pour l'apiculture et s'installe à Salbris.
Ce sera alors sa voie. Il récolte ses propres miels, achètent ceux des paysans. Il les vend dans toute la France. Il gagne les premiers prix dans les Comices et les Expositions agricoles de toute la France. Quand les prix des miels s'effondrent dans les années 1920, jamais à court d'idée, il se met fabricant de pains d'épices. Rapidement appréciés, ils sont vendus sous la marque de Pains d'épices de Sologne. La fabrique artisanale, basée à Salbris, deviendra Painsol, avec une diffusion nationale.